Coccinelle asiatique – Identification, occurrence et lutte

La coccinelle asiatique (Harmonia axyridis), également appelée coccinelle multicolore ou coccinelle invasive, est devenue l’une des espèces les plus envahissantes en France. Introduite initialement pour lutter contre les pucerons dans les cultures, elle a rapidement proliféré et présente aujourd’hui un danger pour les coccinelles indigènes et d’autres insectes. Cet article traite de l’identification de la coccinelle asiatique, de son cycle de vie, des régions où elle est présente en France, et des méthodes de lutte contre cette espèce envahissante.

Comment reconnaître la coccinelle asiatique ?

L’identification de la coccinelle asiatique peut être difficile en raison de la grande variabilité de son apparence. Cependant, plusieurs caractéristiques distinctives peuvent aider à la distinguer des coccinelles indigènes françaises.

Taille et forme

La coccinelle asiatique est généralement plus grande que la majorité des espèces locales. Elle mesure entre 7 et 8 mm de longueur, avec un corps bombé en forme de dôme. Cela en fait une des coccinelles les plus grandes présentes en France.

Variations de couleur

La coccinelle asiatique se caractérise par une grande diversité de couleurs et de motifs. Les formes les plus courantes en France sont orange ou rouge avec 15 à 21 taches noires, ou noire avec deux ou quatre taches orange ou rouges. Il existe également des spécimens jaunes ou noirs avec des taches plus ou moins nombreuses, mais la variation entre individus peut rendre leur identification complexe.

Marque distinctive sur le pronotum

Un des traits distinctifs pour identifier la coccinelle asiatique est la présence d’une marque noire en forme de « M » ou de « W » sur le pronotum blanc ou crème (la zone située derrière la tête). Cette caractéristique est absente chez la plupart des coccinelles indigènes.

Larves et pupes

Les larves de la coccinelle asiatique sont noires et épineuses, avec deux bandes dorsales orange caractéristiques. Elles mesurent jusqu’à 10 mm à maturité et sont souvent observées sur les plantes infestées de pucerons. La pupe, de couleur sombre avec des marques orange ou rouges, se trouve généralement fixée aux feuilles des plantes.

Où vit la coccinelle asiatique en France ?

Depuis son introduction, la coccinelle asiatique s’est répandue dans tout le territoire français. Elle est présente dans diverses régions, notamment les zones urbaines, les jardins et les parcs, ainsi que les terres agricoles. En France, elle est particulièrement visible de mars à novembre.

Habitats

La coccinelle asiatique est très adaptable et se trouve dans de nombreux habitats. On la retrouve fréquemment sur des arbres tels que les érables et les saules, ainsi que sur les plantes basses comme les orties. En automne, elle a tendance à se regrouper en grands nombres pour chercher un abri dans des structures humaines comme les maisons et les bâtiments, où elle hiberne souvent jusqu’au printemps suivant.

Dans les zones rurales, elle peut également être présente dans les cultures agricoles, notamment les vergers, car elle est attirée par les fruits mûrs et abîmés en fin de saison.

Comment éviter la coccinelle asiatique ?

Éviter l’invasion de la coccinelle asiatique dans les habitations est crucial, surtout en automne, lorsque ces insectes cherchent des endroits chauds et abrités pour passer l’hiver. Voici quelques méthodes pour prévenir leur intrusion :

  • Sceller les points d’entrée : Inspectez et scellez les fissures autour des portes, fenêtres et fondations pour empêcher les coccinelles d’entrer. L’utilisation de calfeutrage et de bande d’étanchéité peut bloquer ces petits espaces.
  • Installer des moustiquaires : Les moustiquaires sur les fenêtres et les évents sont une solution simple pour empêcher les coccinelles asiatiques de pénétrer à l’intérieur.
  • Réduire la végétation près des bâtiments : Éloigner les arbres et les buissons des murs extérieurs des maisons peut diminuer les chances pour les coccinelles de s’y installer.

Comment lutter contre la coccinelle asiatique ?

Bien que la coccinelle asiatique ne présente pas de danger direct pour les humains, sa présence en grande quantité peut être gênante. En outre, elle émet un liquide jaune nauséabond lorsqu’elle est perturbée, ce qui peut tacher les meubles, les murs et les tissus.

Méthodes pour s’en débarrasser à l’intérieur

Lorsqu’elles pénètrent en grand nombre dans les maisons, les coccinelles asiatiques peuvent être éliminées de plusieurs manières :

  • Aspiration : L’aspirateur est l’une des méthodes les plus efficaces pour les éliminer. Utiliser un bas en nylon à l’intérieur du tuyau d’aspiration permet de capturer les coccinelles sans qu’elles soient écrasées, évitant ainsi les taches laissées par leur liquide défensif. Une fois capturées, les coccinelles peuvent être relâchées à l’extérieur.
  • Pièges lumineux : Il existe des pièges à lumière spécialement conçus pour attirer et capturer les coccinelles à l’intérieur des maisons. Ces pièges permettent de les capturer sans avoir besoin de produits chimiques.

Contrôle à l’extérieur

Dans les jardins et les vergers, la coccinelle asiatique peut être à la fois bénéfique et nuisible. Bien qu’elle aide à contrôler les populations de pucerons, elle menace également les coccinelles indigènes et d’autres insectes utiles.

  • Éviter les pesticides : Les insecticides chimiques ne sont généralement pas recommandés pour lutter contre la coccinelle asiatique, car ils peuvent également nuire aux espèces locales. Il est préférable de privilégier des méthodes biologiques ou mécaniques pour les contrôler.
  • Favoriser les prédateurs naturels : Bien que l’utilisation des prédateurs naturels soit encore en phase de recherche, certaines espèces d’insectes prédateurs, comme les punaises soldat, commencent à être considérées pour aider à réduire les populations de coccinelles asiatiques.

Le cycle de vie de la coccinelle asiatique

Le cycle de vie de la coccinelle asiatique contribue à son succès en tant qu’espèce envahissante. Celui-ci se déroule en plusieurs étapes, du stade d’œuf au stade adulte, avec plusieurs générations pouvant se succéder chaque année.

Ponte et œufs

La femelle pond des œufs en grappes sur les plantes infestées de pucerons. Une seule femelle peut pondre entre 1 800 et 3 500 œufs au cours de sa vie, contribuant à une rapide augmentation de la population.

Larves

Les larves, qui éclosent après quelques jours, se nourrissent immédiatement de pucerons. En seulement deux semaines, elles peuvent consommer jusqu’à 1 200 pucerons chacune avant de passer au stade de nymphe. Leur développement rapide donne à l’espèce un avantage sur les coccinelles locales.

Nymphe et adulte

Après la pupaison, les coccinelles adultes émergent prêtes à continuer le cycle. Elles se dispersent dans l’environnement pour se nourrir et se reproduire. Les adultes vivent généralement entre un et trois mois, mais dans des conditions optimales, elles peuvent vivre jusqu’à trois ans.

Hibernation

En automne, les coccinelles asiatiques cherchent des endroits où passer l’hiver, formant souvent des agrégations importantes sur les bâtiments exposés au soleil. Elles hibernent dans les fissures, sous les toits ou derrière les volets, ce qui peut entraîner des infestations en grand nombre dans les maisons.

Régions où la coccinelle asiatique est présente en France

Depuis son introduction en France, la coccinelle asiatique s’est propagée dans tout le pays. Elle est désormais largement présente dans les régions urbaines, les zones rurales et les espaces naturels. Son expansion rapide est particulièrement visible dans les zones où les arbres et les cultures sont abondants, notamment dans les vergers et les vignobles.

La surveillance de cette espèce envahissante est importante pour suivre son impact sur les écosystèmes locaux. L’Observatoire des Coccinelles Invasives en France continue de surveiller la progression de la coccinelle asiatique et d’évaluer les mesures de contrôle à mettre en place.

En résumé, la coccinelle asiatique est devenue une espèce problématique en France en raison de son adaptation rapide et de sa prolifération dans diverses régions. Bien qu’elle ait été introduite pour lutter contre les ravageurs des cultures, ses effets négatifs sur les espèces locales et les écosystèmes naturels nécessitent des méthodes de contrôle rigoureuses.